Canada : Meta instaure un blocage officiel des médias nationaux

Temps de lecture : 2 minutes environ

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Publié le 2 août 2023

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Par Sébastien Sébastien

Un exemple fascinant de la tension entre les géants de la technologie numérique et les gouvernements se produit actuellement chez nos voisins canadiens. Le débat porte sur une nouvelle loi controversée concernant l'accès aux contenus médias sur les réseaux sociaux. Ce cas illustre comment les entreprises tech peuvent prendre des mesures radicales lorsqu'elles estiment qu'une loi n'est pas en leur faveur. Meta, l'entreprise mère de Facebook et Instagram, est actuellement sous le feu des projecteurs pour avoir bloqué l'accès aux contenus médiatiques canadiens sur ses plateformes.

Canada : Meta instaure un blocage officiel des médias nationaux

Meta et la loi canadienne des médias

À partir du 1er août, Meta a commencé à empêcher les Canadiens d'accéder à des contenus médias sur Facebook et Instagram. Cette action radicale fait suite à l'adoption d'une nouvelle loi qui contraint les géants du numérique à rémunérer les éditeurs pour l'usage de leurs contenus. Les captures d'écran partagées sur les réseaux sociaux par les Canadiens pointent déjà des comptes médias bloqués. Notamment, un post de Radio-Canada a été censuré quelques instants seulement après sa publication.

Quel est l'enjeu de cette loi ?

Inspirée par une législation australienne similaire mise en place en 2021, la loi C-18 sur l'information en ligne entend soutenir l'industrie médiatique canadienne en difficulté. Les grandes entreprises du numérique doivent établir des accords commerciaux équitables avec les médias locaux pour le contenu diffusé sur leurs plateformes. Si ce n'est pas le cas, elles pourraient devoir faire face à un arbitrage contraignant. Selon un rapport parlementaire paru en octobre 2022, la législation pourrait rapporter aux journaux canadiens environ 330 millions de dollars canadiens (226 millions d'euros) chaque année.

La réaction de Meta

Meta, le propriétaire de Facebook et Instagram, estime que cette loi se base sur une idée erronée selon laquelle la société profite de façon injuste du contenu d'actualité sur ses plateformes. Elle défend l'idée que les médias utilisent intentionnellement Facebook et Instagram pour augmenter leur audience et booster leur profits. En effet, Meta affirme que ce ne sont pas les actualités qui attirent les utilisateurs vers leurs platefomes.

La réponse gouvernementale

La nouvelle ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, a pour sa part qualifié la décision de Meta d'"irresponsable". Elle a souligné que 80 % de tous les revenus publicitaires en ligne au Canada vont à Meta et Google. "Une presse libre et indépendante est fondamentale pour notre démocratie", a-t-elle déclaré, notant que d'autres pays envisagent des lois semblabes pour faire face aux mêmes problématiques.

Et Google dans tout ça ?

Google, pour sa part, envisage également de mettre en place une mesure similaire à celle de Meta lorsque la loi "prendra effet", soit dans quelques mois. Cette affaire est surveillée de près par de nombreux pays, témoignant de l'escalade des tensions entre Ottawa et les géants de la Silicon Valley.

En plein milieu de cette confrontation, il est important de se rappeler d'un article divulguant que Meta et Google continuent de dominer les revenus publicitaires en ligne. Cela donne un aperçu de la puissance de ces entreprises dans l'économie numérique, et les difficultées inhérentes pour les gouvernements de réguler leur influence.

Sébastien

Article écrit avec passion par Sébastien

C'est Sébastien à vos côtés. Les réseaux sociaux ? Mon terrain de jeu ! Je décrypte pour vous les mouvements et les murmures du monde digital. Et quand je déconnecte ? Rien de tel qu'un bon film d'auteur pour décompresser.

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